




A-lètheia / 2024
Tirages photographiques, format et procédé variable
En tant que divinité, Alétheia ἀλήθεια est l'équivalent grec de la déesse romaine Veritas, une personnification de la vérité. D'a-léthé, sortie de la Léthé, de l'oubli, la définition donnée par Heidegger, par ses rapprochements avec l'allemand, se fait par la notion de dévoilement qui porte en elle une certaine effectivité ontologique : l'objet / l'être se défini également par son état de voilement, donc précédemment à l’événement de son apparition, à son épiphanie. Heidegger y voit ainsi une crise de la vérité dans la pensée occidentale de l'être comme jugement, invitant alors à penser la chose en tant qu'« apprésentée » qui précède le jugement de vérité, et c'est cette vérité de la chose que l’alètheia s'efforce d'exprimer. On pense ainsi l'être / objet dans la relation entre voilement et dévoilement, afin de voir ce dernier état aussi comme éloquent : le non-être est constitutif de l'être. On ne concentre plus sur l'apparition, mais les possibilités originaires de l'occultation et du surgissement (ou éclaircissement) et leur réalisation, ainsi que les variations d'intensité entre ces deux états. Marlène Zarader résume ainsi, en trois points les lignes de forces essentielles pour la compréhension du sens d’alètheia dans la pensée d'Heidegger : l’alètheia est pensée comme dévoilement de l'étant et non comme concordance ; il s'avère que l'étant ne peut se dévoiler qu'en raison d'une dimension qui ne se dévoile pas, l’alètheia a besoin de la léthé, ce qui se dérobe qui constitue comme une réserve est, l'être ; et ce qui va finalement être essentiel et énigmatique, est que cette occultation s'occulte elle-même.
