Análēpsis [la prise] #1
Tirage jet d’encre, 120 x 140 cm, 2024
Análēpsis [la prise] #2
Tirage jet d’encre, 120 x 140 cm, 2024
Regardant la culture magique corse, il existe un rapport au feu de l’exorcisation qui peut nous permettre d’aller vers la guérison de la brûlure. Tout d’abord, la pratique d’u sfumu (l'enfumement) : rituel afin d’enlever l’ochju (le mauvais œil) souvent dans un cas particulièrement puissant ou d’un enfant nouveau-né, à partir de prières entonner dans l’enfumement de la personne touchée. On dit de la guérisseuse qu’elle est une sfumadora, mammina ou incantatora, ou encore tinidora pour exorciser les femmes enceintes (Roccu Multedo). Ainsi il reviendra de trouver par l'image les actes de guérison, de résolution à ce relevé de brûlures (brusgiature). Mais l’un des objets les plus puissants pour lutter contre le feu reste l’œuf ramassé le jour d’Ascension, permettant de prevenir de la tempête, de l’orage et de l’incendie. Il est encore très courant dans chaque famille de préserver les œufs du matin cueilli de ce jour.
Le mot ascension vient du substantif latin ascensio, « action de monter », qui vient lui-même du verbe ascendo, qui signifie « monter, gravir ». En grec ancien, le terme utilisé pour décrire cet événement est ἀνάληψις / análēpsis, dérivé de ἀναλαμβάνω / analambánô, « prendre en main, reprendre », il peut donc être traduit par « la prise ». Le verbe en question est utilisé vingt fois dans le Nouveau Testament et 146 fois dans l'Ancien Testament.
Mais dans les mains également, a lesca, l’amadou, l’allume feu.
Nous prenons en main les images, la prise, nos visages, la prise, nos œufs, la prise.
Análēpsis [la prise] #3
Dyptique, tirages jet d’encre, 30 x 50 cm, 2024
Dans une main, une douille ne vaut jamais vraimenet rien. Finalement, ce projet devient et sera un lieu de questionnement de l'image à partir de la question du rituel, la manière dont les croyances et conceptions chrétiennes de l'économie trinitaire par l'incarnation relevées par Marie-José Mondzain persistent dans l'image photographique et la manière dont nous regardons l'histoire. C'est donc un lien image-histoire-rituel qui entoure ce projet à travers l'image médiatique, le feu (le foyer, le tir, la brûlure, l'incendie) et son exorcisation, une manière de regarder le passé pour tenter de saisir notre présent, dans l'arrêt du flux. Car dans la répétition se crée l'écart, inframince, premier espace de mouvance du changement à venir.
Dyptique, tirages jet d’encre, 30 x 50 cm, 2024
Dans une main, une douille ne vaut jamais vraimenet rien. Finalement, ce projet devient et sera un lieu de questionnement de l'image à partir de la question du rituel, la manière dont les croyances et conceptions chrétiennes de l'économie trinitaire par l'incarnation relevées par Marie-José Mondzain persistent dans l'image photographique et la manière dont nous regardons l'histoire. C'est donc un lien image-histoire-rituel qui entoure ce projet à travers l'image médiatique, le feu (le foyer, le tir, la brûlure, l'incendie) et son exorcisation, une manière de regarder le passé pour tenter de saisir notre présent, dans l'arrêt du flux. Car dans la répétition se crée l'écart, inframince, premier espace de mouvance du changement à venir.