(La Ricotta)
U Brocciu è a Ricotta.
Désir, résistance, évolution : spéculations à partir du film La Ricotta
Articulu : intervinzione per u Colloque VII Manger les images (ENSP Arles), Fabien Valos
2025
En octobre 1962 le pape Jean 23 ouvre le Deuxième Concile Œcuménique du Vatican. Les théologiens de la libération rappellent que dans les Évangiles, la Croix de Jésus donne leur plein sens aux Écritures, de sorte que « les temps sont accomplis » (Marc 1:15). Il n’y a donc ni nouveau messie ni héros à attendre pour accomplir l’action de Dieu dans l’histoire : le temps ouvert par la Croix de Jésus est le temps des figurants. En 1963, Pier Paolo Pasolini sort La Ricotta, une fiction de 35 minutes qui compose un film à sketchs avec la participation de Rossellini, Godard et Gregoretti, faisant « quatre récits de quatre auteurs qui se limitent à raconter les joyeux principes de la fin du monde ». Arrêtons-nous, le temps d’une lecture, sur l’expérience du manque comme processus anachronique permettant le devenir : en deux mots, sur le lien entre Désir et Résistance. Pour rester dans la consommation, nous ferons un écart vers la mythologie du brocciu en Corse, particulièrement éloquent de le cas de notre spéculation, à travers l’étude de Max Caisson.
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(Uccellacci e uccellini)
Jeter l’écorce et manger le fruit du serment : ingestion, destruction et transformation
[Le Messie].
Article en ligne
2025
Analyse du film Uccellacci e uccellini de Pier Paolo Pasolini, 1966, 85 minutes : d ans Salò (1975), l’ingestion passait par l’expérience eucharistique que nous avons définit comme l’expérience du manque, amenant dans le cadre cinématographique une rupture du rapport empathique entre acteur, spectateur et personnage, et par conséquent, une destruction de l’emprise structurelle qu’impose la projection. Dans Edipo Re (1967), par l’ingestion du lait maternelle, nous avons questionné la transmission de la possibilité révolutionnaire par le prisme de l’expérience retrouvée face au spectre de la modernité à partir de la définition benjaminienne de la barbarie. De la rupture à la transmission, il nous revient désormais de pointer désormais une condition inhérente à l’ingestion : il s’agit de la nécessité de la destruction. Cela revient à dire que l’épreuve de la consommation nécessite l’assimilation d’un corps que l’on va priver de manière anticipée de ses conditions d’existence, et donc amener l’organisation structurelle d’une hiérarchie de la destruction qui nous permet de donner à l’aliment une destructivité acceptable. Car de l’ingestion, finalement, survient la question de l’angoisse : si pour consommer, je dois détruire le monde, alors je dois accepter cette destruction et savoir ce que je détruis
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(Edipo Re) Virgo Lactans, le chemin de la barbarie : du regard naîtra le messie
[La Révolution].
Article en ligne
15 pages
15 pages
2025
Analyse du film Edipo re de Pier Paolo Pasolini, 1967, 104 minutes, d’après l’œuvre de Sophocle, à partir de la question de l’aveuglement comme désœuvrement volontaire, voie menant à la sortie de la condition violente dans une ère où la société européenne est hantée des massacres de son siècle en plein contexte de Guerre Froide. C’est bien le renouement à l’expérience qui se joue dans cette ingestion du lait maternel, et l’être à son tour « exposé » face à l’abandon des entités qui le guident, se doit de choisir, pour la première fois, responsablement, par le désœuvrement, du chemin de sa barbarie.
(Salò o le centoventi giornate di Sodoma) Le goût sacré de la merde : l’épiphanie étronnale [L’Épiphanie].
Article en ligne
12 pages
12 pages
2024
Analyse du film Salò, o Li Centoventi Giornate di Sodoma Pier Paolo Pasolini, 1975, 117 minutes, d’après l’œuvre du marquis de Sade (1740-1814). Cette étude se fera par le prisme de la gouvernance à partir de la structure autoritaire de la réception cinématographique, qui nous mènera à la mise en avant de l’hyperarchie chrétienne aux ur-fascismes modernes que porte le titre du film, se référant à la ville de Salò. Pour ce faire, nous partirons de l’asservissement chrétien dans la pensée paulinienne et l’analyse de la reproduction eucharistique, en se posant cette question : si la privation sensorielle nous amène à penser la kénose dans la consommation de l’hostie, est-ce que l’expérience de son manque peut à son tour nous amener à penser les modes opératoires de l’autorité, depuis l’art jusqu’à la politique. Car c’est bien par l’utilisation du paratexte permanent que Pasolini permet de penser la responsabilité de la violence dans l’image, où le spectateur, face à l’insoutenable, peut enfin questionner le rapport empathique dans le relation entre le corps spectatoriel et le corps performatif de l’acteur.
Le mazzerisme.
La pensée des passages dans la culture magique corse :
du culte des morts à la résistance culturelle.
Article en ligne
22 pages
22 pages
2024
Article de préparation à la thèse en la recherche-création autour de la figure mazzerique qui, liée à l’image, nous permet de penser les modes de résistances et de survivances dans leurs définitions les plus larges, du politique à l’occulte, de l’opératoire à la mémoire, du sacrificiel au rituel. Partant des recherches de Roccu Multedo, Dorothy Carington, François de Lanfranchi et Vannina Lari, il s’agira alors de faire la synthèse historique des systèmes religieux en Corse jusqu’à l’affirmation du christianisme, puis de définir les caractéristiques de la pensée mazzerique en Corse et ses liens avec l’image, pour enfin penser ses liens avec la pensée militante et avancer l’idée d’une résistance politico-magique. Car loin d’une seule étude anthropoligique, c’est la pensée des réseaux opératoires qui nous intéressera dans cette dialectique entre le politique et le magique dans l’image.