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Le projet trouve son point de départ dans la légende d’A Spusata, qui nous raconte l’histoire d’une fille ingrate pétrifiée par sa mère. Pétrification qui expliquerait la formation rocheuse près de Vicu, pétrifcation qui signe la fin de la transmission du récit et de la technique à travers le symbole du pain. Les nombreux récits de pétrifications qui façonnent le paysage corse m’amène à penser l’insularité à travers son édification par le mythe et la religion, et de la symbolique de la pierre. Le granite, matière première de l’architecture vernaculaire de l’Alta Rocca, est placé au centre de cette recherche, qui, par sa nature radioactive et toute à la fois friable, est également un moyen d’interroger les flux, que ce soit le récit ou la mémoire, et ainsi, nous arrêter sur ces lieux et modes de vie. Ainsi, ce questionnement autour du “souffle” du granite me permettent de m’arrêter sur ces espaces de passages et de transmission, inspiré des écrits de Pier Paolo Pasolini, sur ces espaces sensibles ou devenus sensibles qui accueillent nos paroles.


“Je pleure un monde qui est mort, mais, moi qui le pleure, je suis vivant.” — P.P. Pasolini, La nouvelle jeunesse, Poèmes frioulans (1941-1974)

“[…] Raconter des histoires est en effet toujours l’art de les re-raconter, et cet art se perd quand les histoires ne sont plus conservées. Il se perd parce qu’on ne tisse plus et qu’on ne file plus en les écoutant. Plus l’auditeur est dans un état d’oubli de soi, plus ce qu’il écoute s’imprime profondément en lui. Quand il est pris par le rythme du travail, il écoute alors les histoires d’une façon telle que le don de les raconter lui échoit naturellement. C’est ainsi qu’est faite la maille de la toile où repose le don de raconter. C’est ainsi qu’elle se défait aujourd’hui de toute part après s’être nouée il y a des milliers d’années dans le cadre des formes les plus anciennes de l’artisanat.” — Walter Benjamin, Expérience et pauvreté, 1933 


Granaccia / 2021
    Tirage jet d’encre, format variable


Paradisu

Édition photographique






Olmiccia / 2022
  Tirage jet d’encre, format variable






Granaccia / 2021-22
  Tirage jet d’encre, format variable





Pantanu / 2021
  Tirage jet d’encre, format variable




Olva / 2021
    Tirage jet d’encre, format variable




Olva / 2021-22
    Tirages jet d’encre, formats variables




Granaccia / 2022
  Tirage jet d’encre, format variable




Olmiccia / 2022
  Tirage jet d’encre, format variable




Granaccia / 2022
    Tirage jet d’encre, format variable




Sartè / 2022
  Tirage jet d’encre, format variable



Zonza / 2022
  Tirages jet d’encre, formats variables



Olmiccia / 2022
  Tirage jet d’encre, format variable




Sartè / 2022
  Tirage jet d’encre, format variable




Altaghjè / 2022
  Tirage jet d’encre, format variable



Livia / 2023
  Tirage jet d’encre, format variable






Cavallu Mortu / 2022-24

    Tirages jet d’encre, format variable



Chialza / 2022
   Tirage jet d’encre, format variable



Livia / 2023
    Tirage jet d’encre, format variable



Granaccia / 2023
    Tirage jet d’encre, format variable



Sartè / 2023
    Tirage jet d’encre, format variable




Bunifaziu / 2023
    Tirages jet d’encre, formats variables



Olmiccia / 2023
    Tirage jet d’encre, format variable



Aiacciu / 2023
    Tirage jet d’encre, format variable



Corti / 2024
    Tirage jet d’encre, format variable






 Casanova / 2024
    Tirages jet d’encre, format variable




Casanova / 2024
    Tirages jet d’encre, format variable




Quenza / 2024
    Tirages jet d’encre, format variable





Granaccia / 2025
    Tirages jet d’encre, format variable



Sartè / 2025
    Tirages jet d’encre, format variable



Arridavu / 2025
    Tirage jet d’encre, format variable



En Corse, les premières traces de foyers proches d’a zidda (foyer de maison dit aussi fucone), permettent l’hypothèse d’accueil d’ i manghjarii, des repas funéraires existant encore jusqu’à récemment, mais aussi des circulations funéraires sur les couronnes en terre battue que l’on retrouvera dans le caracolu (circombulation funéraire) mais aussi la granitula (procession circulaire symbolisant la fin d’un cycle et son recommencement). François de Lanfranchi suggère même que la croyance en l’existence d’un monde imaginaire où se réfugient les morts durant le Néolithique est commune avec le christianisme. Si au Néolithique ancien, vivants et morts cohabitent dans le même espace, au Néolithique moyen le « vivant » construit « l’habitation » (totalement ou à partir d’un site naturel aménagé comme un abri sous-roche) du défunt en l’éloignant de l’espace de vie. Mais plus qu’être une simple demeure, il s’agit bien d’un lieu de culte en lien avec des cérémonies. On retrouve également une pratique de l’offrande contenue dans des vases ornés, retrouvés dans des sépultures.  Il faut noter également la présence de cercles mégalithiques sur plusieurs sites, qui ne sont pas à éloigner de la conception du monde chez les Néolithiques, et que l’on peut associer symboliquement dans la circularité de l’aghja (l’aire de battage du blé) avec u tribbiu (bloc de pierre tiré par les bœufs) au centre, mais aussi des conceptions circulaires de l’insularité  telle qu’elle a été pensé par les Grecs (Sylvie Vilatte) à travers la symbolique de l’omphalos notamment (le nombril). De fait, les complexes mégalithiques sont inclues dans un cercle, et cette circularité, qu’elle soit matérielle ou volatile, s’avère être au cœur d’une symbolique rituelle extrêmement répandu, surtout dans le domaine pastoral, et ce dès l’analyse des sépultures et cérémonies funéraires



Cumpulaccia / 2023
    Tirage jet d’encre, format variable

Mark


PER CORPO RIBELLE LASCIAI IL MIO DIO OR PIANGI CUOR MIO LA TUA CECITÀ.