



Série, tirages argentiques, 30x40cm
En 2021, je découvre pour la première fois la maison de Paddaghjolu au versant tallanesu d’a Punta di u Paradisu, quitté dans les années 1970 et aujourd’hui en indivision. Du plan cadastral, je prends le chemin avec mon père équipé de la chambre 4x5 inches, utilisée pour la première fois. Je découvre une aria abandonnée que l’on devine à peine, et, dans la chambre, cette image pieuse du même saint que l’on prie pour l’orazione, Sant’Antonu di i ghjarisgi o di Paduva. Cette découverte opère alors à retournement de situation : l’image pieuse, abandonnée, germait elle-aussi, dans la maison inhabitée. Je la photographie donc à la chambre, et je relance sa visibilité dans un nouveau mode de circulation, d’une image pourtant déchargée de sa puissance religieuse, mais cette fois chargée d’une présence mémorielle : une surface qui a accueuilli les différents rites de la famille de Paddaghjolu avant d’être laissée sur place. Et de l’image, mon père, flou, de son propre mouvement.