Prosopon / 2024
Photographie, tirage jet d’encre, 120 x 180 cm
“Quelle mesure donner aux mouvements de notre vie face aux millions, peut-être milliards, d’années de ces yeux pers qui ne se fermeront jamais, de cette assemblée d’anonymes pétrifiés qui se cachent, leur regard ne vacille jamais, comme une gorgone ou un basilic. Il est droit, fixe, implacable, il nous charge de la culpabilité de leur disparition en même temps leur sortie de la terre, leur pupille brûlée dans une lumière qu’ils avaient oublié, en attente de l'oracle. Ces êtres inachevés, encore informes, ils sont peut-être eux-mêmes envieux, jaloux de mon corps, ceux qui regarde de leurs yeux qui portent loin comme Cassandre, figés dans le silence.
Qui voit, qui regarde ? Alors je fais face à travers ce noir voilé, encore, dans la réciprocité impossible du regard, dans ce système stigmatique rompu, un œil pers pour un œil rouge, dans un champ de l’optique qui dépasse les frontières de l’être optique. Et comme face au loup, on reste muet. J’intègre cette parcelle infinie de temps, je m’y insère pour n’occuper que la place que l’on m’y accorde : un rien, proche du zéro sans jamais l’atteindre, un moment figé, avant de devenir à mon tour, comme le dépôt de lumière sur la gélatine du film, incontestablement, poussière ; porter, désormais, l’odeur du temps.”
Photographie, tirage jet d’encre, 120 x 180 cm
“Quelle mesure donner aux mouvements de notre vie face aux millions, peut-être milliards, d’années de ces yeux pers qui ne se fermeront jamais, de cette assemblée d’anonymes pétrifiés qui se cachent, leur regard ne vacille jamais, comme une gorgone ou un basilic. Il est droit, fixe, implacable, il nous charge de la culpabilité de leur disparition en même temps leur sortie de la terre, leur pupille brûlée dans une lumière qu’ils avaient oublié, en attente de l'oracle. Ces êtres inachevés, encore informes, ils sont peut-être eux-mêmes envieux, jaloux de mon corps, ceux qui regarde de leurs yeux qui portent loin comme Cassandre, figés dans le silence.
Qui voit, qui regarde ? Alors je fais face à travers ce noir voilé, encore, dans la réciprocité impossible du regard, dans ce système stigmatique rompu, un œil pers pour un œil rouge, dans un champ de l’optique qui dépasse les frontières de l’être optique. Et comme face au loup, on reste muet. J’intègre cette parcelle infinie de temps, je m’y insère pour n’occuper que la place que l’on m’y accorde : un rien, proche du zéro sans jamais l’atteindre, un moment figé, avant de devenir à mon tour, comme le dépôt de lumière sur la gélatine du film, incontestablement, poussière ; porter, désormais, l’odeur du temps.”