PRUGHJETTI    WIP    RICERCA    U SCODDU

Photographies,
Format variable

Résidence pour Corsica Luce
Collaboration avec Anton Renborg
2024
Depuis la Corse, face à la Sardaigne, je suis parti à la recherche de ces structures optiques, de ces fragments d’insularités, de moyens et d’espaces de passages, de corps, allégories possibles, et enfin le confronter au corps aimé.

Ce projet est issu d’une résidence à Corsica Luce - Locu d’Arte sur le territoire de l’Extrême-Sud de la Corse. Le particularisme de cette région est la présence systématique, en tant qu’insulaire, depuis Roccapina jusqu’aux montagnes de l’Alta Rocca, est la présence systématique de la Sardaigne au loin, derrière la brume et à travers la nuit. Ces deux îles jumelles, la Corse et la Sardaigne, proches de quelques kilomètres, sont pourtant sous gouvernance différente depuis la fin de l’Empire Romain malgré deux cultures rurales et immatérielles relativement proches dans notre contemporain. Plutôt qu’un corpus comparé des deux territoires, je décide, pour interroger cet archipel depuis la Corse, de partir à la recherche de ces structures optiques (souvent militaires), de ces fragments d’insularités ou ses évocations, (circularités, ruines, trous), de moyens et d’espaces de passages (bateaux, croix chrétiennes), de corps, allégories possibles, et enfin le confronter à ce corps bien-aimé. Tout cela face à l’impossibilité de photographier la Sardaigne depuis ma position de regardeur. Ainsi faire vivre l’expérience de la séparation pour décrire cette relation entre la Corse et la Sardaigne, par des analogies d’insularité, telle qu’elle a été définie par les Grecs. Il a s’agit ainsi de donner une forme à cette insularité étrangère à tâtons, de tourner autour, de longer les côtes de Senetosa jusqu’à Portivechju en montant jusqu’à Bacinu, afin de questionner notre propre rapport à la vision, donner à notre œil la forme de l’île afin qu’il puisse, à son tour, voir l’île. Enfin, cette quête autour de corps archipéliques scindés m’emmènent à la question de l’être aimé, prenant part à la longue tradition photographique de l’intimité amoureuse, cette fois à travers le mythe d’Aristophane dans Le Banquet de Platon


PER CORPO RIBELLE LASCIAI IL MIO DIO OR PIANGI CUOR MIO LA TUA CECITÀ.