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  1. Méta-Jardin
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Insularité
  1. Espace délimité (cadré) conceptuellement et/ou sensiblement. Il définit nécessairement une rupture, un intervalle, une polarité et un seuil. Son habitation vaut comme endémique. [Le corps, l’île, la ruine, l’atome.]
  2. Vecteur plastique pouvant être à la fois ligne, surface, volume, et temps.
  3. Mode de résistance.s et/ou de conflictualité.s.

Image
  1.  Surface profonde dynamique qui maintient des objets dans un système de forces. Elle peut-être provoquée ou spontanée.
  2. Espace morphologique dont les oscillations d’intensité définissent une plasticité, plus ou moins dynamique.


Archipelité
  1. Complexe corpusculaire, dont la liaison se fait par isthme. Sa limite d’action dépend de la définition du foyer (au sens optique) et de son réseau.
  2. Ensemble conceptuel et/ou sensible.[L’atlas, l’archive, la constellation, le peuple.]





Mark

1. Métajardin


Un paysage, objet ou motif, tant représenté dans l’histoire de l’art. Depuis la tempête, une représentation traversant les siècles, les courants et les pratiques. Une volonté de conquête, du moins, de domestication, qu’a portée la photographie elle-même, de nombreuses fois dans son histoire. Face à cela, comment faire image, encore une fois, donner conscience. Par les deux diptyques, je crée ces légères interstices, ces décalages propres à toute représentation d’un sujet, à toute mise en image, à toute vedute. Comme un rappel du barreau du cadre de la fenêtre qui nous maintient à distance. Fenêtre de la maison, ou dans le cas de notre mission, bien trop souvent, de la voiture. Ces ombres et ces corps qui obstruent notre perception autour, ces formes qui bouchent notre horizon, corrompent notre attention, comme tant de détournements du regard, avant de devenir eux-mêmes motifs, reprendre le sujet en main en devenant eux-mêmes sujets.

Dans le lexique employé par les membres de l’ONF, on constatait une récurrence : le terme de cicatrisation. Le passage des corps ou des véhicules, par leur poids, amène une blessure sur le sol de la forêt dont la conséquence se mesure par une valeur temporelle de récupération : un pas sur le sentier a une valeur, la trace du chenil à une valeur, une piste où passent les véhicules a une valeur. Et à chaque valeur répond désormais un panneau, une corde, un balisage qui interrompront la marche des promeneur.se.s. Et parfois, dans la roche, toustes accroupis au dessus d’un oeuf de dinosaure, émerveillés. Une forme de renaissance.

Et ces corps, tant de corps nus, à vif. Chaque incendie, quelque soit sa nature, quelque soit sa portée, est, pour toute une génération désormais, un rappel de l’héritage laissé par nos parents, et nos parents avant elleux, et leurs parents avant elleux : celui d’une situation climatique qui ne fait que s’empirer, d’évènements météorologiques qui nous étaient jusqu’alors inconnus. Chaque tison, chaque arbre dégarni, vaut désormais comme memento mori, celui d’une insouciance égoïste, sourde aux protestations de leur environnement. Voilà ce qu’est le paysage, un rappel, un doigt pointé dans leur direction, un appel à la responsabilité : “tu n’es pas en Arcadie ici”.


Commande collective « Ici au loin. Méta-jardin / Observatoire photographique des paysages forestiers » pour l’Office Nationale des Forêts, sous la direction de Tadashi Ono et de l’école nationale supérieure de la photographie d’Arles.

Tirages jet d’encre sur papier Baryta
Formats variables

2022 — 2023




Mark